THEME 1 : ETRE OUVRIER EN FRANCE (1830-1975)
Leçon 1 : Les mutations du travail ouvrier.
Problématique : Comment le
monde ouvrier évolue-t-il ?
1) La diversité des
travaux ouvriers (1830-1870) :
- Les usines sont petites.
Quelques ouvriers sont très qualifiés, mais la plupart ne le sont pas : ils
viennent de la campagne, et sont absents des usines lorsque le travail agricole
l’exige. Ces campagnards supportent mal les règlements de l’usine.
- A la Révolution française
(en 1789), la France comptait 400 000 ouvriers. Vers 1840, ils étaient 1.2
million (et 3 millions en 1870).
2) La mise en place du
travail morcelé (1870-1950) :
- Plutôt que de participer à
la fabrication complète d’un produit (ce qui demande beaucoup de
connaissances), l’ouvrier ne doit en fabriquer qu’une toute petite partie (il
exécute toujours la même tâche, et ,n’a pas besoin de beaucoup de
connaissances. C’est ce que pense l’Américain Taylor (cette méthode va s’appeler
« le taylorisme ». Plus tard (dans les années 1900), l’Américain met
au point, dans ses usines de voitures, le travail à la chaîne : l’ouvrier ne
doit plus se baisser, se déplacer (fatigue et perte de temps), c’est le travail
qui vient à lui, transporté par des tapis (ou des chaînes, au plafond).
- Le nombre d’ouvriers
d’industrie augmente considérablement, au début du 20ème siècle : 4.7 millions
en 1911 ; 7 millions en 1931 (beaucoup de travail dans les mines, la
métallurgie, l’industrie automobile).
3) L’automatisation du
travail (1950-1975) :
L’automatisation (machines,
robots, robotisation) se développe à partir de 1950. Il y a encore 8.2 millions
d’ouvriers en 1975, mais ce nombre va beaucoup diminuer par la suite (une
machine remplace plusieurs ouvriers).
4) Vocabulaire :
O.S. : ouvrier spécialisé, sans réelle
qualification, spécialisé sur quelques tâches faciles et rapides.
Ouvrier :
salarié qui effectue un travail manuel.
Travail à la chaîne :
organisation du travail qui divise une tâche en plusieurs opérations simples, spécialise les
activités des ouvriers et supprime les déplacements
inutiles.
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Leçon 2 : L’organisation
du mouvement ouvrier.
Problématique : Comment le monde ouvrier devient-il puissant
?
1) 1830-1880, Les premiers
soulèvements :
- La loi « Le
Chapelier » (de juin 1791) interdit aux ouvriers de se réunir, de s’unir
(trop dangereux pour le pouvoir).
- Des révoltes, des émeutes,
des grèves éclatent dans les usines. Ces grèves étant illégales (interdites par
la loi), elles sont réprimées par l’armée ou la police.
2) L’organisation des
syndicats :
- Ce n’est qu’en 1884 que va
être accordé le droit de se syndiquer. Le premier syndicat va naître en 1895 :
c’est la C.G.T. (Confédération Générale du Travail).
- Un syndicat ne doit pas
faire de politique, mais seulement s’occuper des conditions de vie des
syndiqués (négocier avec les patrons, organiser les grèves, etc.).
- Les gouvernements (le
pouvoir politique) doivent négocier avec les syndicats (très puissants, en cas
de grève), et accorder des avantages sociaux (repos hebdomadaire, journée de
huit heures, etc.).
3) L’intégration
républicaine :
- L’Etat organise les
négociations entre le patronat et les syndicats (les accords de Matignon, en
1936, et les accords de Grenelle, en 1968). Chaque fois, les syndicats ont
obtenu des avantages sociaux très importants pour les ouvriers.
- En 1950, un ouvrier sur
deux était syndiqué (et seulement un sur quatre en 1970) : perte de puissance
des syndicats.
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Leçon 3 : La vie et la culture ouvrières.
Problématique : Quels sont
les traits dominants de la vie et de la culture ouvrières ?
1) L’évolution du budget
ouvrier :
- Dans les années 1870,
l’ouvrier consacrait les trois quarts de son salaire (75 %) à l’alimentation
(peu de viande, beaucoup de pain). Les dépenses alimentaires vont diminuer
ensuite, pour ne plus représenter que 25%, en 1980.
- Le pouvoir d’achat des
ouvriers augmente régulièrement, depuis 1870 (augmentation régulière des
salaires). Les allocations familiales, les aides sociales, les logements
ouvriers prêtés par les patrons font aussi grossir le pouvoir d’achat.
2) La construction d’une
identité ouvrière :
L’ouvrier souhaite un
environnement plus humain, c’est pourquoi des photos, des dessins sont
accrochés sur les machines. On appelle « aquarium », ou
« bocal », ou « passerelle » le bureau vitré du chef
d’atelier. Le bureau du patron, lui, s’appelle « le château ».
3) Le développement d’une
culture ouvrière :
- C’est grâce aux besoins du
monde ouvrier que se sont développés le livre bon marché, les bibliothèques
municipales, la radio. En effet, les ouvriers sont trop pauvres pour acheter
des livres chers, ou pour aller voir un spectacle.
- Dans les années 1930, la
culture s’installe dans les quartiers ouvriers (troupes théâtrales, cinémas,
centres culturels, etc.).
4) Vocabulaire :
Sociabilité : façon de vivre en société, en tenant compte
de la famille, du
voisinage et des collègues de travail.
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